mercredi 2 novembre 2011

Aâma 1 : L’odeur de la poussière chaude

Verloc Nim reprend conscience au sommet d’un volcan. Il ne sait pas où il est ni qui il est. Rejoint par un robot gorille prénommé Churchill, il apprend qu’il se trouve sur la planète Ona(ji). C’est en lisant son journal intime que Verloc parvient peu à peu à remonter le fil des événements. Abandonné par sa femme et ne pouvant revoir sa fille, drogué, marginal, mal dans sa peau et dans son époque, il s’est laissé convaincre par son frère de l’accompagner dans une drôle de mission sur une planète inconnue…

Après l’excellent Lupus, Frederik Peeters revient à la SF avec ce voyage initiatique mêlant action, complot et mystère. Pourquoi la SF ? Parce que ce genre permet d’aborder nombre de sujets très contemporains sans en avoir l’air. Dans Aâma, Peeters décrit à la fois une société marchande très inégalitaire et la prédominance de l’ultratechnologie synonyme de bonheur pour tous. Son héros semble s’être trompé d’époque. Amoureux des livres papiers depuis longtemps disparus, sa technophobie le pousse à refuser les implants et autres « saloperies » qui, s’ils permettent de rester en bonne santé, ôtent toute liberté à celui qui les porte. Utilisant de nombreux flashbacks, le récit donne l'impression au lecteur de recoller lentement les différents morceaux du puzzle, même si nombre de questions ne trouvent aucune réponse dans ce premier tome.

Graphiquement, Peeters avoue avoir été fortement influencé par Moebius. Avec son trait reconnaissable au premier coup d’œil, il se révèle aussi à l’aise dans les étendues désertiques d’Ona(ji) que dans les ruelles sordides d’une ville futuriste. Pour cette dernière, il s’est inspiré du Caire et des mégalopoles indiennes, ces cités où la grande pauvreté côtoie de luxurieux gratte-ciel.

Aâma s’annonce comme une saga au long cours ambotieuse et aux multiples portes d’entrée. Ce premier volume d’introduction met l’eau à bouche. Espérons juste que la suite ne se fera pas attendre trop longtemps.


Aâma T1 : L’odeur de la poussière chaude de Frederik Peeters, Gallimard, 2011. 86 pages. 17 euros.







10 commentaires:

  1. En attente de lecture à la maison... j'ai hate de trouver le moment propice pour cette découverte. Le tome 2 semble déjà bien avancé si on en croit les propos de Fred Peeters sur le blog dédié à cette série.

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  2. Toujours pas fan de la SF en BD, j'avoue que dès que j'ai lu "robot gorille", j'ai commencé à tiquer ! ;-)

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  3. Arg, je ne l'ai pas trouvé le weekend dernier, mais il est clairement sur ma liste celui-là

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  4. Je viens de le lire. J'attends de voir ce que réserve la suite. Pour l'instant j'aime bien l'ambiance, les personnages surtout le robot Churchill.

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  5. Depuis Pilules bleues je suis un fan fini de Peeters, Ton billet confirme mes attentes, celle-ci sera peut-être arrivé au Québec pour Noël. Je courrai chez mon Libraire. J'avoue, vous me faites un peu ch**r les Français vous avez les BD avant tout le monde. ha ha ha

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  6. Le scénario est bien posé, les décors le sont également, les personnages, tout y est !!!
    En espérant comme tu dis, ne pas attendre trop longtemps ... pour la suite !

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  7. @ Choco : intéressant, c'est le mot.

    @ Mo' : c'est vrai que j'ai oublié de mettre le lien vers le blog de Peeters qui est d'ailleurs très intéressant.

    @ Noukette : si tu n'aimes pas le genre, tu peux passer ton tour.

    @ Yvan : connaissant la pertinence de tes billets, il me tarde de lire ton avis.

    @ Kactuss : c'est vrai que l'on peut vite tomber sous le charme de ce récit fort bien construit.

    @ Arsenul : eh oui, le décalage horaire entre la France et le Canada est parfois difficile à vivre !

    @ Oliv' : Peeters dit qu'il se consacre totalement à ce projet. C'est bon signe pour que la suite ne traine pas trop.

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  8. J'aime Moebius. Aimerais-je aussi Frederik Peeters? Je me demande!

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  9. Moi, le scéna m'intéresse au plus haut point : j'ai même lu les premières planches sur le web... Par contre, je trouve le dessin un peu rude, déprimant... C'est un style particulier, qui peut plaire, j'en conviens, mais qui m'accroche moins. Il faudra que le récit soit bigrement bon pour me pousser à le lire... mais j'espère fortement qu'il le soit, car j'aimerais bien avoir à le lire, somme toute!! Qu'est-ce que je peux être contradictoire, finalement!!! ;-)

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